Les révélations fracassantes sur le système de vote électronique de la Poste ont finalement eu de l’effet : la Poste suspend « temporairement » son exploitation. Le comité d’initiative salue le fait que la Poste admette enfin que son système contient des lacunes gravissimes. Toutefois, il critique vertement la tendance à minimiser ces problèmes. Il regrette aussi que le vote électronique ne soit pas définitivement suspendu.

Nous saluons le fait que la Poste considère désormais que l’intégrité des votations et élections est « hautement prioritaire » et suspende l’utilisation de son système de vote électronique pour les prochaines votations fédérales du 19 mai. Il ne faut toutefois pas oublier que ce retour à la raison n’est intervenu que sous la pression publique qui a suivi les révélations d’experts reconnus.

Nombre de questions cruciales restent toutefois en suspens : qu’aurait décidé la Poste s’il n’y avait pas eu une telle mise sous pression par les milieux des nouvelles technologies et par le lancement de l’initiative ? Pourquoi la Poste ne suspend-elle son système que temporairement tout en prétendant que des manipulations peuvent être exclues et que le test d’intrusion n’aurait permis de déceler que des failles mineures ? La Poste n’a eu de cesse de prétendre que son système est « sûr ». Il est désormais certain que ces affirmations n’étaient pas exactes.

Il convient par ailleurs de questionner le rôle de KPMG, qui a certifié le système de vote électronique de la Poste. Cette certification n’était-elle qu’un exercice alibi ? Afin que toute la lumière soit faite, nous exigeons la publication de tous les rapports de certification, pour l’instant tenus secrets.

Une suspension temporaire du vote électronique ne suffit pas. Seul un moratoire ancré dans la Constitution fédérale permettrait de mener les recherches nécessaires à la création d’un système totalement sûr. C’est le seul moyen de restaurer l’intégrité de notre démocratie directe.

Comité d’initiative «Pour une démocratie sûre et fiable»