Après le canton de Genève, qui vient d’annoncer la fin prématurée et abrupte de son système de vote électronique, c’est au tour de La Poste de tirer la prise de son propre système, tout en assurant continuer en élaborer un nouveau. La manière dont elle communique ce retrait n’est pas propice à rétablir la confiance et pose de nombreuses questions.

Une institution qui veut exploiter un système de vote électronique digne de confiance doit respecter les standards les plus élevés. La confiance est en effet la condition la plus importante pour un « fournisseur de services démocratiques ». Que penser donc de l’affirmation du CEO de la Poste, qui assure avoir « décidé seul » de suspendre l’exploitation de son système, alors que la NZZ am Sonntag a rapporté le 7 juillet que cette suspension a été décidée par la Chancellerie fédérale, en raison du non-respect des conditions posées par le Conseil fédéral ?

Comment la Poste peut-elle décemment laisser entendre que cet arrêt est volontaire ? Qu’est-il advenu des nombreuses failles de sécurité récemment découvertes et à propos desquelles même la Chancellerie fédérale ne peut plus masquer ses doutes ? Une institution qui ne communique ni avec honnêteté, ni en toute transparence n’est pas digne de la confiance nécessaire à la mise sur pied d’un canal de vote. Cette nouvelle tentative de noyer le poisson ne peut qu’augmenter la méfiance de la population envers la Poste suisse.

Il est par ailleurs totalement intenable de poursuivre la collaboration avec la sulfureuse entreprise hispano-américaine Scytl. En faisant mine d’ignorer toutes les critiques envers son partenaire, la Poste agit de manière totalement irrationnelle. Si la Poste ne veut pas que ce qui lui reste de confiance soit définitivement réduit à néant, elle doit désormais faire preuve d’une transparence totale. Nous exigeons de la Chancellerie fédérale qu’elle publie tous les documents d’audit du système de vote électronique de la Poste.

Comité d’initiative « Pour une démocratie sûre et fiable »