Le Conseil fédéral a décidé de « renoncer temporairement » à l’introduction du vote électronique en tant que canal de vote ordinaire. Il réagit aux critiques très virulentes exprimées par tous les partis lors de la procédure de consultation. Le comité d’initiative pour un moratoire sur le vote électronique salue cette décision raisonnable. Toutefois, un renoncement temporaire ne suffit pas. Seul un moratoire ancré dans la Constitution fédérale garantira que les votes populaires ne pourront pas être manipulés.

De nombreuses révélations de hackers et d’experts en sécurité informatique ont démontré que la Suisse ne dispose pas d’un système de vote électronique capable de garantir un niveau suffisant de sécurité et de transparence. La plupart des partis se sont entre-temps ralliés à cet avis, ce dont le comité « pour une démocratie sûre et fiable » prend acte avec satisfaction.

En revanche, il est incompréhensible que le Conseil fédéral tienne mordicus au vote électronique, alors que le Canton de Genève vient tout juste de renoncer définitivement à son propre système.

Si le Conseil fédéral ne tire pas définitivement la prise des systèmes actuels de vote électronique, c’est qu’il n’a pas pleinement pris la mesure des risques. Il faut plutôt stopper le vote électronique avec effet immédiat, afin de ne pas mettre en danger la confiance des citoyens dans notre démocratie.

Nous exigeons désormais que le système de vote électronique de La Poste, fourni par l’entreprise espagnole Scytl, soit immédiatement mis hors service. Les récentes révélations ont montré qu’il ne remplit pas les exigences élémentaires en matière de sécurité et que Scytl n’est pas digne de confiance en tant que prestataire désormais unique du vote électronique en Suisse. Le vote électronique touche au cœur même de notre démocratie. De tels systèmes relèvent des tâches étatiques et doivent donc être développés et pilotés en Suisse.

Toutes ces raisons accentuent plus que jamais la nécessité de notre initiative pour un moratoire de cinq ans sur le vote électronique. Nous allons poursuivre la récolte des signatures avec une motivation renforcée. Il y a quelques jours, une première journée nationale de récolte a eu lieu, à laquelle ont participé un grand nombre de personne dans tout le pays.

Comité d’initiative « Pour une démocratie sûre et fiable »